Frédéric Descrozaille, Produits d’assurance et gestion des risques en agriculture
Pour faire face au défi des catastrophes naturelles qui dévastent régulièrement les récoltes agricoles, il importe de mettre en place un système de couverture, associant le secteur de l’assurance et l’Etat, sur lequel les agriculteurs pourront s’appuyer pour réduire leur vulnérabilité face aux aléas naturels et garantir la pérennité de leur activité dans le contexte du changement climatique.
Christiane Lambert, L’assurance multirisque agricole : un outil efficace pour surmonter les aléas climatiques
A l’heure de la variabilité des prix et de la versatilité des marchés, des outils de gestion des risques sont plus que jamais indispensables. L’agriculteur doit être en mesure d’anticiper la survenance d’aléas économique, sanitaire ou climatique. Il s’agit de lui donner des perspectives à moyen terme afin qu’il puisse gérer au mieux son exploitation.
Philippe Tillous-Borde et Philippe Dusser, L’adaptation nécessaire de la gestion des risques agricoles
Devant la succession d’événements climatiques – sécheresses, excès de pluie et gel – qui ont frappé les agriculteurs ces dernières années, il apparaît depuis un moment déjà que le dispositif actuel de gestion des risques n’est plus adapté aux aléas auxquels sont confrontés les agriculteurs. Le gel exceptionnel (historique) de ce printemps 2021 – qui a affecté tout particulièrement la viticulture et l’arboriculture – vient encore souligner l’urgence de renforcer les outils existants et leur articulation (assurance climatique, régime des calamités agricoles, déduction pour épargne de précaution), et également les investissements de prévention. Mais la variabilité des marchés qui ne manquera pas de réapparaître nécessite de poursuivre les travaux sur l’instrument de stabilisation du revenu (ISR), dont la réglementation communautaire a ouvert dernièrement la possibilité (règlement Omnibus de 2018).
David Moncoulon et Dorothée Kapsambelis, Gestion des risques en agriculture : répondre au défi du changement climatique
Les exploitations agricoles subissent des pertes importantes dues aux événements climatiques, notamment les sécheresses, gels et excès d’eau. Ces événements systémiques impactent leur revenu et à une plus large échelle toute la production agricole. Afin de mettre en place une politique adaptée de gestion des risques, l’Etat et les assureurs doivent s’appuyer sur l’étude des impacts économiques des événements extrêmes en tenant compte du changement climatique.
François Nédey, L’assurance agricole est-elle efficace ?
Pour la France, où l’activité agricole est essentielle économiquement et socialement, il est primordial d’avoir un système assurantiel qui soit efficace pour le pays, juste pour les agriculteurs et pérenne pour les assureurs. Après chaque événement impactant significativement le secteur agricole, l’Etat annonce des mesures spécifiques de soutien, ce qui prouve l’incapacité du dispositif assurantiel actuel à faire face aux événements d’ampleur. L’épisode de gel de 2021 en est une nouvelle manifestation. Sera-t-il suffisant pour faire évoluer un système caractérisé par la lourdeur, la complexité, le conservatisme et, disons-le, la non-efficience économique et sociétale ?
Ignacio Machetti, Quarante-deux ans d’assurance agricole en Espagne
En Espagne, c’est avec inquiétude et empathie que nous avons suivi les informations de ces dernières semaines sur l’épisode de gel intense que la France a subi, ainsi que son impact terrible sur les productions agricoles. Malheureusement, nous aussi nous savons ce qu’il se passe lorsqu’un pilier socioéconomique comme l’agriculture bascule. Ces dix dernières années nous ont apporté sécheresses graves, gel sévère et bourrasques répétées d’une magnitude extraordinaire. Dans tous ces cas, l’assurance agricole a joué un rôle vital dans le soutien d’une activité qui, chaque année, se complique à cause de l’impact du réchauffement climatique. Dans cet article, nous nous concentrerons sur des questions techniques : les caractéristiques du système espagnol d’assurance agricole, sa situation actuelle, certaines des principales difficultés auxquelles il fait face ainsi que les enjeux futurs les plus significatifs.
Delphine Létendart, L’agriculture française face aux risques climatiques de demain
La prise de conscience de l’importance d’une gestion des risques climatiques en agriculture a eu lieu par étape : il y a un siècle, seule la grêle était assurée. Puis, avec le développement de l’agriculture intensive et dans le sillage de la politique agricole commune (PAC), le besoin de protection contre tous les aléas s’est fait plus pressant, entraînant la naissance du Fonds national de gestion des calamités agricoles. La sécheresse de 1976 accéléra le mouvement, jusqu’au lancement en 2005 de l’assurance multirisque climatique (MRC). Mais force est de constater que le système n’est toujours pas satisfaisant : seules 30 % des surfaces en vignes et grandes cultures sont assurées. La couverture des cultures fruitières et des prairies demeure marginale. Ces dernières continuent de bénéficier du fonds des calamités, parfois dans des conditions plus avantageuses que si elles étaient assurées. Ce déséquilibre et ce problème d’articulation entre l’assurance et le fonds des calamités sont d’autant plus inquiétants que l’assurance multirisque climatique se trouve structurellement déficitaire. Les aléas de plus en plus fréquents et intenses, les rendements toujours plus bas ne font qu’aggraver la situation. Une situation qui a conduit les assureurs à faire des propositions aux pouvoirs publics pour renforcer le développement de l’assurance et améliorer la mutualisation des risques. Le rapport du député Frédéric Descrozaille, remis à Julien de Normandie fin avril, s’en fait l’écho. Pour que les exploitations agricoles et les récoltes soient enfin correctement couvertes, la réforme de la gestion des risques doit avoir lieu. Et cela passe notamment par une articulation plus claire entre assurance et intervention étatique.