Philippe Trainar, Introduction au dossier
Katharine Braddick, Construire notre futur économique
Il y a un peu plus d’un an, le peuple britannique a voté pour quitter l’Union européenne (UE), une décision qui implique que le Royaume-Uni, la France et l’Europe doivent chercher de nouvelles façons de travailler ensemble. Ceci ne signifie pas pour autant que nous devons oublier notre histoire commune et les leçons que nous avons apprises en gérant des problèmes qui exigent des solutions collectives. Cela s’applique pour la gestion de l’économie et en particulier pour les services financiers. Alors que nous sommes à la recherche d’une nouvelle forme de notre relation après le Brexit, nous devons nous assurer que notre expérience collective ne soit pas oubliée, mais qu’au contraire elle nous serve d’élément fondateur, et que nous défendions les principes vitaux au fonctionnement de l’économie mondiale au XXe siècle.
José Bardaji et Laurent Clavel, Brexit, so what ?
Dix-huit mois après le vote des Britanniques en faveur du Brexit, force est de constater les erreurs massives et partagées des conjoncturistes qui nous prédisaient le pire. Cet article tente d’éclairer le lecteur sur l’impact du Brexit sur l’économie britannique au cours de ces derniers trimestres et d’expliquer les erreurs de prévision. Il apportera quelques éclairages sur les évolutions possibles, au risque de rejoindre le club, plus trop fermé, des prévisionnistes erronés !
Sylvain de Forges, Le Brexit dans la perspective historique
Il y a exactement vingt ans le gouvernement dirigé par Tony Blair, récent locataire du « Number 10 », avait parmi les points principaux du programme sur lequel les travaillistes l’avaient emporté le 2 mai 1997, la proposition d’un référendum sur l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union économique et monétaire (UEM), et la recherche d’une solution au drame lancinant qui frappait l’Irlande du Nord. Le Parlement britannique adoptait des mesures qui préparaient notamment une adhésion à la zone euro, parmi lesquelles fin 1997 le « Bill » conférant l’indépendance à la Banque d’Angleterre en matière de politique monétaire. Et le 10 avril 1998, le « Good Friday Agreement » mettait un terme à plus de trente ans de troubles sanglants et était salué dans tout le Royaume-Uni – et au-delà – par un immense soulagement et une vraie allégresse. Vingt ans plus tard, au référendum que ne proposa pas le gouvernement travailliste du début des années 2000 a succédé, dans une dynamique radicalement contraire, le résultat du référendum du 23 juin 2016. Et la question irlandaise est, à l’heure où sont écrites ces lignes (4 décembre 2017), le sujet probablement le plus difficile – et le plus dangereux – de la marche vers un soft Brexit, à moins de deux semaines du sommet européen des 14 et 15 décembre 2017. Après avoir replacé le Brexit dans sa dynamique, nous regarderons, pour ce qui est de l’industrie financière européenne, ses problématiques immédiates ou prochaines, puis les perspectives qu’il ouvre.
Michel Prada, Les conséquences du Brexit pour le marché financier européen
Le Brexit est le résultat consternant d’une manœuvre politicienne mal conduite et d’une bouffée de déraison populaire. Le référendum de juin 2016 ne peut cependant être remis en cause, en tout cas dans l’immédiat, et le processus est engagé formellement depuis l’activation de l’article 50 du Traité de l’Union européenne par Theresa May. Pour autant, il est extrêmement difficile de se prononcer aujourd’hui sur les conséquences de ce « tsunami » diplomatique sur le fonctionnement du marché unique des services financiers, dont la patiente construction a été amorcée à la fin des années 1990 par Mario Monti. Se posent, notamment, les questions de coopération juridictionnelle avec le Royaume-Uni, des conditions d’accès des firmes britanniques au marché de l’Union – problème de la libre prestation de services (LPS) –, du contrôle des infrastructures de marché et de la sécurité des contrats conclus en droit britannique avant, pendant, et après le Brexit.
Confederation of British Industry, Les entreprises britanniques dans le Brexit
La Confederation of British Industry (CBI), première organisation professionnelle au Royaume-Uni, a à cœur de réussir la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Elle est entièrement engagée dans ce processus pour assurer l’issue la plus favorable pour tous.
Jean-François Boulier, Les investissements à l’épreuve du Brexit
Il est des événements dans l’histoire, comme celui où l’homme a marché sur la Lune, où l’on prend conscience que le monde n’est plus tout à fait le même, bien que rien ne change immédiatement. Je me souviendrai le reste de mon existence de l’endroit où j’étais quand Armstrong a fait le premier pas sur la Lune et quand j’ai lu l’annonce du résultat du vote des électeurs britanniques. Je n’y ai tout d’abord pas cru, même si, dans de nombreuses interventions devant des clients et des épargnants, j’avais mis en garde contre ses conséquences, autrement plus importantes que celle du Grexit, qui avait tant ému les marchés. Dix-huit mois plus tard, qu’en est-il ?