Risques n° 110
Juin 2017
N° ISBN : 978-2-35588-078-0
Editorial
Société – L’assurance, expression de la solidarité
Risques et solutions – Le choc démographique dans l’entreprise
Daniel Zajdenweber, Introduction au dossier
Alain Villemeur, Face au choc démographique, les nouveaux défis des entreprises
La France est confrontée à un choc démographique se traduisant par l’accroissement de l’âge moyen de la population, par l’augmentation de la part des plus de 60 ans et par la diminution de celle des moins de 30 ans. Les entreprises n’échappent évidemment pas à ce processus de vieillissement qui se répercute sur l’âge des actifs, sur la durée de la vie active, plus longue, et sur un renouvellement des jeunes actifs qui s’annonce plus difficile. À l’initiative de la chaire « Transitions démographiques, transitions économiques » (TDTE), des études ont été récemment menées pour mieux caractériser les répercussions de ce processus de vieillissement mais aussi les nouvelles politiques publiques qu’il conviendrait de développer, tout particulièrement dans les domaines de la formation, de la santé, de l’épargne et de la retraite. Dans cet article, nous passerons en revue les cinq défis que doivent relever ensemble les entreprises avec l’aide des pouvoirs publics pour faire de la transition démographique une chance pour la société : adapter la formation à des carrières longues et évolutives, se préoccuper de la formation aux deux extrémités du marché du travail , anticiper les problèmes de santé des seniors en améliorant les conditions de travail, aider les aidants familiaux qui sont aussi des actifs et renforcer l’épargne retraite collective.
Laurent Montador, Les entreprises et le vieillissement de leurs salariés
Les salariés âgés représentent une richesse humaine et technique souvent sous-estimée. Entretenir le capital humain et inverser la tendance à la relégation des seniors apparaissent nécessaires. L’ouverture de nouvelles options tendant à combiner travail à temps partiel et retraite partielle permet d’éviter une rupture brutale avec le monde du travail. De même, les actions visant à garantir l’employabilité à tous les âges ainsi que la mixité des âges au sein des équipes doivent être soutenues, afin que le fossé générationnel puisse vraiment devenir un terrain d’entente et de découverte mutuelle.
Thomas Saunier, Salariés seniors, absentéisme et prévoyance
Depuis plusieurs années, on constate en France une dégradation de l’absentéisme en entreprise, que ce soit par sa gravité ou sa fréquence : les salariés sont de plus en plus absents et ils le sont de plus en plus longtemps. Dans le portefeuille clients de Malakoff Médéric, le constat est le même. Mais cet absentéisme lié à la maladie ne touche pas tous les salariés de la même façon, et son impact diffère en fonction de l’âge, du sexe ou encore de la catégorie socioprofessionnelle (CSP). Si, comme on l’affirme aujourd’hui, l’entreprise connaît un choc démographique avec de plus en plus de salariés vieillissants, vivons-nous, en parallèle, un « choc de prévoyance » avec de plus en plus de salariés seniors absents ? Y a-t-il un lien de cause à effet ? Et, si oui, quel en est le coût ? Enfin, y a-t-il des solutions pour accompagner les entreprises face à la problématique du vieillissement ? C’est à toutes ces questions et à leurs enjeux que nous tenterons de répondre ici.
Charlotte Dennery, Choc démographique : une expérience de terrain
L’entreprise, ce n’est pas une auberge espagnole, mais c’est tout de même une très grande cohabitation. Elle accueille en effet des hommes, des femmes, des collaborateurs de tous âges, de nationalités diverses, de milieux socioculturels différents et de profils très variés. Il y a des seniors qui se préparent à partir à la retraite, des collaborateurs expérimentés dans la force de l’âge, et des jeunes recrutés fraîchement sortis de l’école qui ont toute la vie professionnelle devant eux. Le rôle du dirigeant est d’assurer l’harmonie de cette cohabitation tout en garantissant le développement et la croissance rentable de l’entreprise : que chacun se sente à sa place, comprenne le rôle qui lui est assigné et que l’environnement de travail lui permette d’apporter le maximum de ce qu’il peut faire. Dès lors que cela est compris et anticipé, on ne devrait pas parler de choc démographique dans l’entreprise : le départ des seniors peut être programmé longtemps à l’avance, le transfert de compétences des seniors vers les plus jeunes peut se préparer et le recrutement de jeunes disposant des compétences nouvelles peut également se prévoir. Rien d’inéluctable, il suffit de projeter l’entreprise et ses besoins dans le futur et de bien réfléchir à l’adaptation des ressources aux compétences nécessaires !
François Lusson, L’accompagnement des fins de carrière
Le vieillissement de la population à l’échelle d’un pays présente la double caractéristique de constituer un phénomène continu et prévisible. À ce titre, il pourrait donc appeler de manière tentante des solutions purement nationales. Or ce phénomène reste également continu et prévisible à l’échelle des grandes entreprises ou de certaines branches, qui localement font face à des problématiques propres, qu’elles soient humaines (gestion de la pyramide des âges, maintien dans l’emploi des seniors, pénibilité, etc.) ou économiques (compétitivité, productivité, reconnaissance de passifs, etc.). L’AFC repose sur une ingénierie sociale à imaginer et à adapter localement ; son succès dépend de la prise en compte, au cas par cas dans l’entreprise, des aspects humains au travers du dialogue social, de la négociation collective et de la communication, d’une part, et des aspects financiers liés aux dispositifs nombreux en vigueur, d’autre part (CET, Perco, CFC, IFC, temps partiel senior, retraite progressive, PER-Entreprise, etc.).
Manuel Plisson et Nina Zerrar, Les enquêtes « Longévité, dépendance, risque et soutien »
Les enquêtes « Longévité, dépendance, risque et soutien » (Elders) sont nées en 2011 d’une collaboration entre la Fondation Médéric Alzheimer et deux chercheurs de l’École d’économie de Paris (Paris School of Economics), Luc Arrondel et André Masson. Depuis 1998, ces derniers dirigent les enquêtes « Patrimoine et préférences vis-à-vis du temps et du risque » (Pater), dont l’objectif principal est de mesurer les préférences des épargnants (aversion au risque, préférence pour le présent, etc.). Lors du lancement de la cinquième vague d’enquêtes, en 2011, cette collaboration s’est concrétisée par l’inclusion d’un module spécifique dépendance appelé « Patrimoine et préférences vis-à-vis du temps et du risque dépendance » (Pated, par analogie avec le nom de l’enquête). Forte de l’expertise de L. Arrondel et A. Masson dans la mesure des préférences individuelles, cette enquête visait à mieux comprendre comment les Français anticipent la perte d’autonomie. Plus globalement, les enquêtes Pater/Pated 1 en 2011 et Pater/Pated 2 en 2014, rebaptisées respectivement Elders 1 et Elders 2, ont permis de connaître les raisons du faible développement du marché français de l’assurance dépendance. Depuis 2016, la Fondation Médéric Alzheimer mène seule ses enquêtes. L’enquête Elders 3 porte un intérêt particulier aux aidants en activité. Le graphique ci-dessous résume l’enchaînement des trois enquêtes Elders depuis 2011.
Analyses et défis – Comment rendre liquide le patrimoine immobilier des ménages
Philippe Trainar, Introduction au dossier
Béatrice Guedj et Pierre Schoeffler, L’investissement des institutionnels en immobilier résidentiel
Au fil des années, les investisseurs institutionnels français se sont écartés progressivement de l’investissement en logement. Ce n’est pas le cas dans un certain nombre de pays tels que l’Allemagne, la Suède et les États-Unis. L’objet de cet article est de décrire les raisons de ce phénomène. La répartition du patrimoine des ménages et la part de logement détenue par les institutionnels au sein de ces pays montrent de grandes différences par rapport à la France. L’analyse du comportement des logements en France à partir du couple rendement-risque montre un actif peu volatil offrant sur longue période un rendement attractif et doté d’un fort pouvoir de diversification. La revue des véhicules cotés investis en logement en Allemagne, en Suède et aux États-Unis montre qu’ils ont surperformé les autres foncières cotées.
Henry Buzy-Cazaux et Olivier Mitterrand, La liquidité du patrimoine immobilier des ménages
Notre pays souffre d’un manque de capitaux s’investissant dans nos affaires industrielles et de services, en particulier en provenance des ménages. L’inclination pro-immobilière des ménages français est identifiée par certains experts comme un frein au développement économique de notre pays, dès lors que nos compatriotes y investissent largement leur épargne et leur capacité de financement et déportent vers les actifs immobiliers l’argent qu’ils pourraient diriger vers l’entreprise. Ce serait le sens de la réforme de l’ISF promise par le candidat Macron avant son élection : encourager les plus hauts revenus et les plus gros patrimoines à aider les entreprises plutôt que l’immobilier. Le caractère illiquide des actifs immobiliers constitue un obstacle de premier plan. Ce défaut majeur, le plus significatif de l’immobilier, est le fruit de choix politiques malheureux.
Romain Welsch, Les nouveaux besoins immobiliers des seniors
Le secteur de l’immobilier offre des solutions d’hébergement spécifiques en fonction des besoins des seniors. Ces besoins ont un coût qu’il vaut mieux financer au travers du patrimoine accumulé au cours de la vie active. Or une grande partie du patrimoine accumulé est investie dans la résidence principale du senior. Ce patrimoine, qui répondait à un besoin propre, peut être utilisé au travers du viager pour financer les nouveaux besoins des seniors tout en leur permettant d’en conserver l’usage.
Julien Carmona, La liquidité du patrimoine immobilier des personnes âgées
La question du patrimoine immobilier des Français, de sa détention majoritaire par des personnes âgées, et de sa (faible) liquidité ; la question parallèle du financement de la dépendance et des dépenses inexorablement croissantes liées au vieillissement de la population ; et la tentation naturelle d’articuler ces deux questions, et de tenter de répondre au besoin de ressources supplémentaires pour les personnes âgées, d’aujourd’hui et de demain, par une « liquéfaction » de leur patrimoine immobilier : ces questions ne sont pas nouvelles. Le présent article a pour ambition d’y apporter un éclairage propre. Il n’abordera ni le modèle financier, ni les effets sur la croissance qui pourraient résulter d’un accroissement du nombre de logements mis sur le marché par les seniors. Mais il est rédigé à la lumière d’une expérience acquise au sein d’un opérateur immobilier – en l’occurrence le groupe Nexity –, qui est à la fois le premier acteur du marché français du logement neuf, et l’un des principaux acteurs du marché des services immobiliers (administration de biens, transactions, locations, gestion de résidences pour étudiants et pour seniors ). Nexity a l’ambition d’accompagner toutes les vies immobilières, et d’apporter des réponses à l’ensemble des clients sur toute la durée de leur cycle de vie immobilier. Cela nous a amenés à nous confronter directement aux sujets abordés ici, et nous conduira à le faire encore davantage dans le futur, avec une réflexion en cours sur une offre de services spécifiquement destinée aux personnes âgées.
Pascal Chassaing, Rechercher la fluidité du patrimoine des seniors
Partie significative du patrimoine des personnes, appelées aujourd’hui seniors, l’immobilier est un socle à aborder avec ménagement. Fruit pour beaucoup d’une vie de travail, réceptacle de l’existence personnelle et familiale, son aspect monolithe sera apprécié par le notaire, conseil des personnes et des familles, avec une attention particulière pour en imaginer une fluidité facilitée en vue de sa transmission. Il convient alors de mettre en œuvre l’immense arsenal juridique et fiscal que notre organisation moderne propose sous de multiples facettes. Le notaire, avec tous les acteurs économiques, devra faire les liens civils et fiscaux pour créer les meilleurs ponts entre une situation voulue, le régime des donations, et une situation successorale subie, lieu de contraintes civiles et au réveil fiscal douloureux. Anticipation et planification sont au cœur du sujet.
André Masson, Logement : les ventes anticipées
Le développement de la vente anticipée occupée du logement suppose un choc sur l’offre des propriétaires seniors, a priori réticents à une aliénation précoce de leur bien qui les oblige à s’acquitter de loyers pour pouvoir rester chez eux. Ce choc passerait par une forte incitation fiscale, c’est-à-dire un différentiel d’impôt conséquent selon le choix du propriétaire de vendre ou non. Deux solutions sont possibles : la première revient à taxer davantage la rente foncière en rendant moins favorable la propriété de son logement ; la seconde passe par une augmentation sélective des droits de succession, jusqu’ici inédite mais plus appropriée.
Cécile Bouzoulouk, Réussir la liquéfaction du patrimoine
On n’est pas « vieux » aujourd’hui comme il y a un siècle, car la réalité de l’âge a profondément changé. Il y a aujourd’hui un immense espace temporel entre une mise à la retraite ou une cessation d’activité autour de 59 ans et une espérance de vie qui se situe autour de 85-87 ans. Ainsi la période « post-activité professionnelle » peut être scindée en trois phases : le début du reste de la vie, ou les 60-75 ans actifs et entreprenants, la vieillesse à proprement parler, ou les 75-85 ans devant gérer de multiples petites infirmités, et le grand âge, ou les plus de 85 ans atteints par des handicaps plus lourds et entrant dans la dépendance. La finalité de la liquéfaction du patrimoine immobilier des Français les plus âgés est de permettre une vraie redistribution intergénérationnelle et la relance de la croissance économique.
Xavier Lépine et Guillaume Pasquier, Vers une propriété viagère
Les évolutions des modes de vie et de travail ont un impact sur les besoins des ménages en matière de logement. Alternative à la propriété « pour l’éternité » et à la location simple, la propriété « pour la vie » est un nouveau dispositif de commercialisation des logements adapté à la « civilisation de l’usage ». En diminuant l’effort financier nécessaire pour se loger dans les quartiers attractifs, cette innovation pourrait contribuer au succès du projet pour le Grand Paris.
Arnaud Jacquillat et Pierre Charmion, La liquéfaction du patrimoine immobilier
Le patrimoine immobilier des ménages français représente une source de valeur, dont la mise au service de l’économie pourrait constituer un des vecteurs de retour à la croissance. Ce patrimoine, de près de sept milliards d’euros, est majoritairement détenu par les seniors. Rendre liquide ce stock de patrimoine répondrait aux difficultés des jeunes à se loger et à trouver un emploi tout en accompagnant le vieillissement de la population et la perte d’autonomie. La location-transmission est un mécanisme qui pourrait tout changer, car à partir d’un certain âge la valeur présente d’un bien immobilier est supérieure à la somme des loyers actualisés et la valeur future d’un héritage immobilier est (potentiellement) inférieure à la valeur d’un moindre héritage financier présent. Ce dispositif consiste, pour un senior, à céder son logement en s’engageant à rester locataire et à transmettre une partie du produit de la cession à ses héritiers. Les modalités permettent au senior d’être ainsi assuré de pouvoir rester à son domicile et de disposer des moyens suffisants pour faire face à ses besoins (même en cas de dépendance). Le mécanisme est, par ailleurs, construit pour répondre aux attentes des investisseurs, puisqu’ils disposeraient d’un cadre contractuel strict (pas de risque de vacance locative), d’un rendement bonifié par l’introduction d’une décote de cession et d’une éventuelle garantie donnée par l’État sur le risque immobilier dans les régions les moins favorisées.
Bruno Deletré, Le prêt viager hypothécaire
En 2040, près d’un tiers des Français aura plus de 60 ans. Au-delà de ce phénomène démographique majeur, il faut prendre la mesure de ses conséquences. La proportion de plus en plus importante des seniors dans notre population engendre l’accroissement de différents besoins qui doivent être financés dans une situation budgétaire par ailleurs contrainte. Dans un contexte de réduction nécessaire des dépenses publiques, des solutions alternatives de financement des besoins des seniors doivent être imaginées. Des dispositifs complémentaires qui apparaissent d’autant plus nécessaires que les 65 ans et plus, qui équivalaient à un quart (26 %) de la population des 15-64 ans en 2010, devraient passer à près de la moitié (46 %) en 2050. L’immobilier peut offrir une réponse adaptée à ces enjeux dans les prochaines années. Convaincu de l’importance du sujet, Crédit foncier a pris l’initiative de constituer, en 2014, un groupe de réflexion composé d’experts issus de différents horizons. Les développements qui suivent s’appuient sur le rapport consécutif à leurs divers échanges.
Etudes et débats
Pierre Martin, Venise apprivoise le risque au Moyen Âge
Comment une lagune marécageuse peut-elle engendrer une cité prospère ? Venise a su à la fin du Moyen Âge allier État et marché pour instaurer la confiance à la base de tout « crédit », pour développer des techniques de financement novatrices… En minimisant le risque de (dis)crédit, Venise s’impose ainsi au XIVe siècle au cœur des échanges entre Orient et Occident.
Arthur Charpentier, Homo Deus, le salut par l’algorithme ?
De plus en plus de monde s’interroge sur l’avenir de l’assurance, autour des mots « digital », « big data », « objets connectés », etc., prédisant une révolution à venir. Beaucoup pensent que la révolution a largement commencé, et qu’il serait temps de faire un peu de (science) fiction, pour imaginer ce qui nous attend. Depuis 2010, deux séries télévisées ont proposé une vision du futur gouverné par les algorithmes, Black Mirror, et plus récemment Westworld. Mais surtout en septembre prochain, la suite de Sapiens : une brève histoire de l’humanité sera publiée en français, promettant l’arrivée d’une nouvelle religion, le « dataïsme ». Nous reviendrons ici sur les deux ouvrages de Yuval Harari, le premier sur l’histoire (passée) de l’humanité, et le second, sur l’histoire du futur qui se profile.
Philippe Charlez, La conformité : une nouvelle valeur d’entreprise ?
Dans sa mise à jour des perspectives de l’économie mondiale en janvier 2017, le Fonds monétaire international (FMI) constate : « De récents événements politiques mettent en évidence l’effilochage du consensus sur les avantages de l’intégration économique internationale ». Ce n’est pas réellement une découverte. Les économistes ont accumulé les analyses qui identifient les incertitudes et les tensions qui sont à surmonter pour créer les conditions d’une mondialisation régulée.
Sylvestre Frezal, Éloge de la marge d’erreur
1967, bureau ovale. Lyndon Johnson demande à un économiste son anticipation de croissance. Entre 4 et 6 %. La réplique du président fuse : « Ranges are for cattle. Give me a number. » Le mot est bon, le déni de réalité sous-jacent dramatique. Car, si la physique est devenue ce qu’elle est, c’est en identifiant et revendiquant ses marges d’erreur. De ce point de vue, la finance, tant dans sa composante académique que dans sa composante professionnelle, a une immense marge de progrès.
Isabelle Hirtzlin, Comptes d’épargne santé : vers un nouveau mode de financement des soins ?
Dans les pays européens, le financement des dépenses de santé repose sur des ressources instantanées. Les enjeux démographiques remettent cependant en cause la soutenabilité de ce modèle à moyen terme. Le recours à des comptes épargne santé dans certains pays (États-Unis et Singapour notamment) peut constituer une piste de réflexion intéressante pour la France, notamment au niveau des restes à charge supportés par les patients. Les comptes épargne présentent en effet l’avantage de permettre un financement intertemporel des soins, d’assurer la portabilité des droits même en cas de changement d’employeur, et de limiter le renoncement aux soins. Des études et travaux de recherche restent à mener avant leur mise en place dans les pays européens, en restant vigilant en matière d’équité d’accès à ce type de dispositif.
Les débats de Risques
Pierre Béret, Valérie Cohen et Audrey Fabresse, L’assurance de l’économie collaborative
Alors que le covoiturage et le partage de biens et services entre consommateurs se développent, Risques a organisé le 9 janvier 2017 un débat sur l’assurance de l’économie collaborative. Étaient réunis pour en évoquer les enjeux : Pierre Béret, responsable du risque et de l’assurance chez Drivy, Valérie Cohen, directeur technique Iard des particuliers Covéa (Maaf, MMA, GMF) et Audrey Fabresse, responsable des partenariats digitaux et nouvelle économie, AXA France. Le débat était animé par Arnaud Chneiweiss et Pierre-Charles Pradier, membres du Comité éditorial de Risques.
Actualité de la Fondation du risque
Christian de Perthuis, Focus sur la chaire « Économie du climat »
Face aux risques climatiques, l’époque des débats sur l’existence ou l’importance de la menace est révolue. Le changement climatique est bien là, et seule une action coordonnée vigoureuse réduisant l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère permettra d’en modérer l’ampleur. Les acteurs ont besoin de recherches appliquées pour appréhender les leviers efficaces de décarbonation des économies et accroître leur résilience face aux impacts qui iront croissant durant les prochaines décennies.
Recensions
Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Euro. Par ici la sortie ? par Daniel Zajdenweber
Emmanuel Garnier, Genève face à la catastrophe 1350-1950 par Daniel Zajdenweber