Daniel Zajdenweber, Introduction au dossier
Christine d’Autume, Les tendances des dépenses de santé
Les données sont largement connues et les débats qu’elles suscitent tout autant. La France consacre une part croissante de sa richesse au financement de la santé. Est-il souhaitable d’y remédier ? et peut-on le faire ?
François Ecalle, Dépenses de santé et contraintes des finances publiques
Si une forte croissance des dépenses de santé est justifiable, les sources d’inefficience sont nombreuses dans le système de santé, et d’importantes économies sont nécessaires car elles permettraient notamment de réduire le taux, trop élevé, des prélèvements obligatoires. Il est possible de limiter la croissance des dépenses d’assurance maladie en optimisant la production de soins, en tarifant mieux les biens et services médicaux, en ajustant le panier des soins remboursables et en réformant les modalités de remboursement des dépenses de santé.
Jean-Martin Cohen-Solal, Réorganiser le système de santé
Les dépenses de santé augmentent chaque année plus vite que la richesse nationale. S’il faut s’en réjouir, cet accroissement mérite d’être interrogé sous trois aspects : efficience, soutenabilité et confiance. Les mutuelles disposent de moyens pour maîtriser les dépenses et les restes à charge, à travers leurs établissements et les relations contractuelles qu’elles peuvent nouer avec les professionnels de santé. Une réforme plus globale mérite cependant d’être envisagée, pour sortir des faux débats autour des risques de « privatisation » du système de santé.
Didier Bazzocchi, Réformer le financement des dépenses de santé
La question du financement de la santé est plus que jamais posée. Comme cela a été maintes fois décrit, la croissance structurelle des dépenses de santé est provoquée par le progrès des techniques médicales, par le vieillissement de la population ainsi que par une demande de confort et de bien-être toujours plus importante et diversifiée. Tous ces facteurs ne sont pas près de se réduire, d’autant moins que la pression de la demande s’exerce dans un secteur des soins de santé dont la solvabilité est principalement garantie par la dépense collective, et donc sans véritable régulation de la demande comme de l’offre par les prix.
Pierre François, Limiter l’accroissement des dépenses de santé
Les dépenses de santé, entendues comme la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), représentent près de 200 milliards d’euros en 2017, soit près de 3 000 euros par habitant et 8,7 % du PIB, en croissance constante ces dernières années au-delà de l’inflation. Est-ce trop ? Faut-il s’efforcer de limiter cette croissance a priori ? Si oui, comment ? Nous allons tout d’abord nous attacher à décrire davantage la nature de ces dépenses et leur évolution au cours du temps pour mieux cerner les questions qui peuvent se poser. Nous suggérerons ensuite des pistes pour une meilleure maîtrise de ces dépenses et une répartition des rôles des différents intervenants.
Pierre-Yves Geoffard, L’économie des dépenses de santé
Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter, mais on constate ces dernières années un infléchissement. Doit-on s’en réjouir ? Cette maîtrise des dépenses est-elle synonyme d’une meilleure efficience en matière de soins ?
Joël Ménard, L’hypertension artérielle, cas d’école de la prevention
Avec la crise pétrolière de 1974, surgissent en France les craintes sur la pérennité du système de protection sociale, dont l’équilibre financier n’est plus assuré. Une pression croissante est alors exercée sur les médecins, les administrateurs de l’hôpital public et privé et les industries de santé pour s’assurer que leur activité réponde strictement aux besoins de santé réels de la population sans trop refléter d’avantages catégoriels. Pour parvenir à cet objectif, il faut maîtriser simultanément deux paramètres : la généralisation de la protection sociale et la qualité des soins individuels. Si s’adapter à l’un ou à l’autre ne pose pas de difficulté, concilier les deux en même temps relève de la gageure. À travers l’exemple de l’hypertension artérielle, vue de 1950 à 2050, nous analyserons les mécanismes d’adaptation de l’offre de soins et de ses coûts aux progrès scientifiques et aux changements de société. Nous retracerons pour cela, après quelques considérations sur la médecine idéale, l’évolution de la recherche, des recommandations et des traitements concernant cette pathologie de 1950 à nos jours, puis nous évoquerons plus spécifiquement les facteurs de la hausse des coûts de prise en charge en France à partir du milieu des années 1980, avant d’envisager quelques pistes de progrès qui pourraient contribuer à orienter la prévention dans les prochaines années.
François-Xavier Albouy, L’urgence d’une stratégie d’assurance santé en Afrique
L’Afrique représente, à l’échelle mondiale, 16 % de la population et 25 % de la charge de la morbidité, et plus de la moitié des morts maternelles et infantiles périnatales, avec 3 % des personnels de santé. L’Afrique est la région du monde la plus éloignée des objectifs du millénaire, et les conditions de santé publique y sont souvent très mauvaises. Cette situation endémique, qui mobilise les agences internationales, les ONG et les volontaires de services de santé, laisse assez indifférents les assureurs publics, privés et mutualistes, alors même que nous savons aujourd’hui, comme le prouvent les succès de cinq pays africains, que le seul problème à régler est celui d’un système de gestion du risque santé, compatible avec les efforts de financement.