Ce numéro de la revue Risques est la traduction d’un moment d’espoir dans une conjoncture que nul ne peut présenter comme heureuse. Nous nous sommes affrontés au plus difficile des sujets dans le cadre d’un débat sur le risque de stagnation économique.
Chacun se souvient que le débat sur le ralentissement de long terme de l’économie était né aux États-Unis sous l’impulsion d’économistes très réputés. L’idée était très simple, l’évolution technologique était trompeuse et derrière une présentation idéale de toutes les innovations, nous étions malheureusement obligés de constater que les gains de productivité n’étaient pas au rendez-vous.
Tout cela était très exagéré, y compris l’expression de « stagnation séculaire ». Il n’empêche, l’histoire récente présente une Amérique en pleine croissance et une Europe qui ne se développe plus. Nous avons donc débattu de ce thème et notre conclusion peut servir de ligne directrice a l’ensemble de ce numéro : notre avenir est entre nos mains.
Rien ne condamne ni l’Europe, ni la France, a des gains de productivité inexistants, a un retard catastrophique sur toutes les technologies : encore faut-il affronter la réalité des besoins de financements géants a la hauteur des transitions démographiques, climatiques, numériqueset l’augmentation de nos besoins de défense.
Et c’est là où le risque et l’assurance retrouvent toute leur place. Nous avons soigneusement distingué ce qui était du domaine d’un marché unique de l’assurance et ce qui était du domaine de l’évolution de notre continent. La première partie « Risques et solutions » montre a quel point l’intégration de l’assurance joue essentiellement sur le financement de l’investissement. On a évoqué pendant des mois l’impact de Solvabilité II sur la gestion des actifs en Europe et sur le caractère contraignant de l’utilisation de l’épargne des européens pour l’investissement. C’est dire si l’existence d’un marché européen des capitaux et les évolutions dans le bon sens de Solvabilité II permettent d’espérer.
Dans la seconde partie, « Analyses et défis », ce sont toutes les opportunités, les degrés de libertés qui s’offrent a nous. On a déjà parlé de l’épargne. Demeurent évidemment les problèmes de défense, de politique industrielle et de technologie.
La revue Risques assume donc la position d’un optimisme raisonné, d’un réalisme de l’action. Dans tous ces domaines-là, le secteur de l’assurance joue un rôle premier, tout simplement parce que dans une société vieillissante, la perception du risque est omniprésente. À nous de maîtriser les menaces qui nous guettent, à nous de trouver les politiques de mutualisation au niveau européen d’un grand nombre de problèmes. En un mot : à nous de nous appuyer sur notre secteur d’activité pour impulser une nouvelle dynamique à l’Europe.