Que veulent les jeunes ? Quelles sont leurs aspirations ? Quel est leur rapport au risque et à l’assurance ? Est-il spécifique ? A-t-il évolué ? Pour sortir des stéréotypes, la revue Risques a interrogé des auteurs qui sont d’abord partis de la parole des jeunes et de leurs réponses à des enquêtes ou des études sociologiques pour proposer des pistes de solutions. Ils nous peignent le portrait d’une jeunesse secouée mentalement par les crises mais également porteuse de solutions pour l’avenir.
Grâce à une enquête menée auprès de plus de 15 000 jeunes, Helen Verryser fait le « portrait authentique d’une jeunesse partagée entre inquiétude, espoir et désirs d’engagement ». Afin de ne pas sacrifier cette génération et d’augmenter son taux d’emploi, des politiques doivent être mises en place pour renforcer éducation et orientation.
Par une approche sociologique, David Le Breton constate que les comportements à risque des jeunes se sont développés récemment dans notre société avec l’individualisation du lien social, de même que les activités sportives ou physiques à risque. Ces comportements peuvent entraîner des conséquences accidentelles ou mortelles, particulièrement chez les garçons qui veulent démontrer une forme de virilité tandis que chez les filles, ces comportements sont plus enracinés sur la souffrance et sont moins visibles.
Avec la deuxième édition du baromètre sur les addictions des jeunes de 16-30 ans, Nathalie Irisson observe que la crise sanitaire a inscrit les consommations dépendantes aux écrans, à l’alcool ou aux stupéfiants dans la durée. Ceci a des conséquences non seulement sur leur santé mais également sur leur équilibre émotionnel, leur vie sociale et leur sécurité. La parole s’est cependant davantage libérée et invite à repenser les discours de prévention qui ont perdu de leur impact.
Agnès Rénié et Valérie Meesseman s’intéressent à la génération Z des réseaux sociaux et du défi climatique et questionnent leur rapport au risque et à l’assurance. Plus en détresse psychologique, les jeunes sont plus conscients par exemple des risques de harcèlement que des risques d’accidents pour lesquels l’achat d’assurance est vu comme un « achat corvée ». Face à cela, les assureurs doivent chercher à mieux comprendre, prévenir, ajuster l’offre et accompagner, notamment par une adaptation des usages et des canaux de communication.
Patrick Cohen également, pointe l’importance pour les assureurs qui s’adressent aux jeunes de mieux prendre en compte leurs attentes spécifiques en matière d’usages, de langage et d’image. Celles-ci encouragent d’ailleurs les entreprises à innover davantage. Aux assureurs de mieux prendre en compte les défis de l’assurance de nouvelles mobilités, de la santé, ou du risque cyber, tout en tenant compte des aspirations des jeunes en matière de défi climatique et d’inclusion.