La rubrique « Risques et solutions » de votre revue est consacrée aux rapports entre le monde du sport et celui de l’assurance. Contrairement à la perception du grand public, les relations entre les deux secteurs sont anciennes : couverture des sportifs, assurance de la responsabilité des organisateurs, assurance de l’annulation des événements et des pertes d’exploitation consécutives.
Dans le cas de certains événements sportifs majeurs comme les Jeux olympiques ou les Coupes du monde, l’existence de couvertures assurantielles est un préalable à la tenue des événements eux-mêmes.
L’assurance consiste à gérer des risques en les mutualisant, et à ce titre, la couverture du monde du sport présente de nombreux défis. Le premier d’entre eux n’est pas nouveau, il tient au caractère exceptionnel des événements sportifs du fait de leur taille et de leur rareté. A titre d’illustration, les Jeux olympiques d’été se déroulent tous les quatre ans et requièrent une couverture des droits de retransmission télévisée de 2,5 milliards de dollars.
Le secteur du sport, comme l’ensemble des secteurs économiques, est exposé à de nouveaux risques tels que le terrorisme, le cyber, la protection des données et de l’image. Plus près de nous, la pandémie de Covid-19 a constitué un choc économique majeur pour ce secteur et ses assureurs : vague sans précédent d’annulations et remise en cause des modèles économiques.
Aujourd’hui, les gestionnaires de risques et les professionnels de l’assurance sont en train de relever ces défis en innovant sur les modes de financement et de couverture : autoassurance, polices pluriannuelles, titrisation, et ce haut niveau de sophistication et de performance est un gage solide de la pérennité des relations sport/assurance.
Olivier Porte et Laurent Cellot ouvrent cette rubrique. Ils décrivent l’assurance des grands événements sportifs en soulignant son importance vitale pour l’existence même de ces événements et son exposition à l’émergence de nouveaux risques majeurs : cyber, risques d’image, catastrophes naturelles ou sanitaires. Ces crises récentes ont démontré la légitimité de l’assurance annulation et poussé fortement à l’innovation dans le domaine de la gestion des risques et des montages assurantiels.
Edouard Calero se concentre quant à lui sur l’Euro 2020 (qui se déroulera en 2021 du fait de la pandémie de Covid-19) et son assurance. Il décrit la très bonne coopération des marchés d’assurance et des gestionnaires de risques pour relever les défis de cet événement majeur qui se déroulera dans plus de douze pays.
Patrick Vajda a été pendant plus de trois décennies un acteur incontournable de l’assurance et de la gestion des risques des Jeux olympiques. Son article analyse des évolutions majeures : le choc de l’attentat de Munich en 1972, la progressive professionnalisation de la gestion des risques, l’envolée des sommes en jeu, en particulier sur les droits de retransmission télévisée (35 millions de dollars en 1976 contre 2,5 milliards de dollars aujourd’hui) et la sophistication des couvertures assurantielles.
Luc Arrondel et Richard Duhautois analysent le risque de faillite des clubs de football au cours du temps. Ils soulignent que les clubs ne peuvent être considérés comme des entreprises classiques et que leur risque de disparition définitive reste faible et souvent lié au système de promotion/relégation. Ils suggèrent également de renforcer les mécanismes d’assurance existants destinés à protéger les clubs contre ce risque de faillite.
De son côté, Marie-Doha Besancenot décrit le partenariat très ancien qui unit Allianz et le monde du sport. Ce partenariat est exceptionnel par son ampleur : le sport est pour Allianz un élément essentiel de sa communication externe et fait partie intégrante de l’activité d’assurance avec de nombreux événements assurés. La communication interne autour du sport est également un puissant ciment de cohésion au sein du groupe qui bénéficie du soutien de nombreux athlètes ou anciens athlètes et dont l’organisation d’événements internes encourage les collaborateurs de toutes les filiales à la pratique sportive de compétition.
L’article d’André Renaudin vient clore cette rubrique en analysant l’apport positif d’un parrainage sportif pour un assureur de personnes. Au-delà de la visibilité commerciale, le rôle des valeurs est central, à la fois pour renforcer le positionnement d’AG2R La Mondiale comme acteur engagé de la protection sociale mais aussi pour fédérer les collaborateurs et les clients autour de l’image positive du cyclisme.