Jamais la revue Risques ne s’est confrontée à autant de sujets d’une actualité si brûlante.
Tout en essayant sur chaque sujet de présenter différents points de vue, notre revue s’efforce de viser une grande objectivité. Nous avons souhaité en cette fin d’année 2014 nous interroger sur les éléments structurants de la croissance, et les politiques publiques qui peuvent être menées pour essayer de la redynamiser, au moment où elle semble définitivement atone. Parmi celles-ci, s’imposent en premier lieu la fiscalité de l’assurance et donc celle de l’épargne, le gaz de schiste et la protection des données individuelles. Tout ceci nous ramène au cœur même d’une société fondée sur l’appréhension, le contrôle et la prise de risque.
Il s’agit dans les trois cas d’analyser les aspects positifs et négatifs de politiques menées dans le domaine de la fiscalité, de l’énergie et de la protection des données, de les comparer aux politiques concurrentes pour favoriser la prise de décision. Nous nous appuierons d’abord sur le regard éclairé d’un grand dirigeant français et européen, Gérard Mestrallet. Il est, rappelons-le, à la fois président d’une entreprise énergétique mondiale et défend aussi la promotion d’Europlace, c’est-à-dire le rôle de la place financière de Paris.
Nous avons en premier lieu choisi de nous interroger sur la fiscalité de l’assurance, tant du point de vue des entreprises d’assurance que des mutuelles dites « 45 ». Derrière l’ensemble des interventions passionnantes de cette partie « Risques et solutions », on comprend aisément à quel point une fiscalité favorable dans le domaine de l’assurance contribue à la résolution de deux problèmes fondamentaux de notre société vieillissante : l’épargne et les dépenses de santé.
Le second sujet est encore plus polémique. Chacun connaît les oppositions violentes qui peuvent exister à l’encontre de l’exploitation du gaz de schiste, et la réponse de ceux qui exigent au moins une approche plus fouillée du problème. Au fond, on retrouve là le débat entre ceux qui sont favorables au principe de précaution, et ceux qui considèrent que c’est une véritable régression, un refus du progrès, une méconnaissance totale de l’évolution de la science. Le dossier réalisé dans Risques est vraisemblablement l’un des plus talentueux et complets jamais faits sur ce sujet difficile. Après, à chacun de se déterminer en fonction de critères environnementaux mais également économiques.
Le troisième débat porte sur la protection des données personnelles. Des évènements récents comme le développement des réseaux sociaux, l’explosion des technologies numériques, l’émergence du big data, tendent à prouver que la question est d’importance, et que le risque de voir l’individu malmené dans les années qui viennent n’est pas du tout négligeable. Ainsi, de la macroéconomie liée au développement de l’assurance et des énergies non conventionnelles, à la microéconomie de l’individu et des réseaux de contraintes auxquels il est soumis, c’est à une véritable description du monde entier à laquelle nous nous sommes livrés, en rappelant à quel point les risques de toute nature en sont l’un des éléments les plus majeurs.