Les temps que nous vivons depuis mi-2007 sont marqués par des chocs de toute nature. On avait pu espérer l’année dernière que cette période difficile allait progressivement s’améliorer, et imaginer de retrouver une certaine sérénité à l’échelle mondiale pour trouver des solutions à nos nouveaux problèmes, ceux liés au vieillissement ou à un certain ralentissement du progrès technique. Mais l’année 2015 est bien loin de tout cela. Il suffit d’évoquer ce que fut la crise grecque pour l’Europe, le brutal ralentissement de l’économie chinoise, la difficulté américaine de sortir d’une politique monétaire aux effets incertains et, évidemment, les tensions géostratégiques et les guerres en cours. La question n’est donc plus aujourd’hui d’éloigner les chocs mais seulement d’en définir les effets, et de prévenir ou gérer les risques qui en découlent.
C’est l’une des ambitions de ce numéro de Risques, dans lequel nous évoquons les risques environnementaux et la manière dont la COP 21 peut être – souhaitons-le – un premier pas vers un traitement coordonné, cohérent et rationnel des dérèglements climatiques. Mais, deux autres thèmes, risques et surtout opportunités, sont développés : celui du big data dans l’assurance et celui de l’e-santé.
Pour évoquer la COP 21, il fallait une personnalité exceptionnelle, tant sur le plan scientifique que symbolique par son talent de grand marin, pour penser aux dégâts que nous faisons à notre planète, à l’absolue solution qu’il faut trouver pour remédier à nos comportements suicidaires, et aux exigences qu’il faut désormais imposer aux États et aux individus. Isabelle Autissier a effectivement accepté de réfléchir avec nous à ce risque premier : celui du réchauffement climatique.
Enfin, nous avons voulu rendre un hommage particulier à un homme exceptionnel, qui a largement donné à l’assurance française ses lettres de noblesse, tant sur le plan de la réflexion que sur celui de l’action. Je veux évidemment évoquer Michel Albert. Ainsi, ce numéro donne une représentation du meilleur mais également du plus dangereux de notre société et des temps qui viennent. Et s’il fallait en tirer une conclusion, ce serait sûrement de souligner le rôle essentiel de la gestion de ces risques-là.