Entretien réalisé par François-Xavier Albouy, Gilles Bénéplanc et Daniel Zajdenweber
Risques : Quelle est la place du risque dans la littérature, en particulier dans la littérature française ?
Antoine Compagnon : Historiquement, la littérature est une activité périlleuse. Je viens de terminer mon cours annuel sur la littérature comme sport de combat, notamment au XIXe siècle, période particulièrement dangereuse pour les écrivains. La vocation littéraire impliquait alors une vie dans laquelle on prenait de vrais risques. C’est sans doute moins le cas aujourd’hui qu’à d’autres périodes de notre histoire, en France du moins, où l’Inquisition a disparu et où la censure est négligeable. Au XIXe siècle, on ne compte pas les écrivains qui ont séjourné à Sainte-Pélagie, la prison pour délits de presse. Et les différends entre gens de lettres se règlent sur le pré. Des écrivains meurent à cause de leur plume. Les duels sont répandus et il n’y a pas d’assurance. Dans un contexte politique instable qui est celui de nombreuses révolutions renversant les régimes successifs, on ne peut pas faire de la littérature si l’on ne sait pas manier l’épée. La plume et l’épée vont de pair. Les écrivains sont tous également journalistes ; les rédactions disposent d’une salle d’armes pour s’entraîner. On défend son honneur l’arme à la main ; quand on considère qu’on a été calomnié ou injurié, on répond avec l’épée ou le pistolet, non en portant plainte pour diffamation. Voilà un rapport évident entre littérature et risque : le duel est alors le corollaire de la liberté de la presse, une conquête démocratique. Aujourd’hui un écrivain risque moins en publiant en France, mais ailleurs, cela n’a pas changé. Oui, il y a un danger manifeste lié à l’écriture. Le rapport est très fort. On risque sa vie en écrivant. C’est pourquoi Michel Leiris comparait la littérature à la tauromachie.
Risques : Il y a l’exemple de Victor Hugo, obligé de s’exiler. Et plus récemment, l’écrivain et assureur ivoirien Ahmadou Kourouma. Prix Renaudot pour son roman Allah n’est pas obligé, fondateur de la direction des échanges de toute la communauté francophone, il a été exilé et a fait de la prison en raison de son opposition au président Houphouët-Boigny.
Antoine Compagnon : Pensez à Salman Rushdie, condamné par une fatwa de l’ayatollah Khomeini en 1989, à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques, vivant sous protection durant des décennies, devenu une icône de la liberté d’expression.
Risques : Comment sentez-vous aujourd’hui le rapport de la France moderne avec la notion de risque ?
Antoine Compagnon : Si je compare avec la France de mes vingt ans, la prudence est assurément beaucoup plus grande. Je suis un enfant des Trente Glorieuses. J’ai été formé comme ingénieur des Ponts et Chaussées avant de passer à la littérature. À l’époque de mes études, nous avions une grande confiance, sans doute un peu aveugle, dans les différentes formes du progrès industriel et technologique. C’est ma culture originelle. Par la suite, on a inventé beaucoup des dispositifs de prévention, tel le principe de précaution inscrit dans la Constitution depuis 2005. Dans le monde contemporain, dans la France d’aujourd’hui, s’est imposée la conscience des risques liés à toutes les formes du progrès technologique et industriel ; elle était absente, ou minimale, quand j’ai été formé à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Cette aversion pour le risque constitue un profond changement de mentalité.
Elle est apparue au fur et à mesure des années, avec quelques prémices au début des années 1970, comme le club de Rome. On a commencé à parler des risques de la croissance. Alors que la pensée unique était encore celle de la croissance, par exemple avec Edmond Malinvaud, qui a été directeur de l’Insee et un grand professeur au Collège de France. C’étaient les belles années de la croissance française.
Peu à peu, les notions de risque et de précaution ont fait leur chemin dans les esprits. Avec raison d’ailleurs. Mais pour les gens de ma génération, c’est vraiment un changement de culture.
Risques : Quelle en est la cause ? Une moindre croyance dans le progrès ?
Antoine Compagnon : Moins de croyance dans le progrès, ou une conscience de plus en plus aiguë des méfaits du progrès. Que ce soit aujourd’hui à propos de la vaccination, ou des téléphones portables, le calcul des inconvénients du progrès l’emporte sur celui de ses bienfaits. Sauf en médecine, où tout le monde semble satisfait de constater que la vie s’est durablement prolongée. Mais dans presque tous les autres domaines, l’inquiétude est très grande, relative aux risques du progrès, à ses « effets pervers », suivant l’expression consacrée. Cela conduit à un certain conservatisme.
Risques : Cela se ressent-il dans la littérature actuelle ? Les thèmes ont-ils changé ?
Antoine Compagnon : Oui, la littérature elle-même s’est profondément modifiée. La littérature des Trente Glorieuses croyait elle aussi au progrès. On peut citer Nathalie Sarraute, qui affirmait : « Si en littérature on n’avance pas, on recule. » Le principe était qu’il fallait aller de l’avant, toujours plus loin. Après Balzac, il y avait eu Proust ; c’était à présent le tour du Nouveau Roman. Robbe-Grillet disait volontiers que si les critiques avaient été hostiles au Nouveau Roman dans les années 1950 et 1960, c’était parce qu’ils n’avaient pas encore assimilé Proust. Il fallait avoir assimilé Proust pour pouvoir aller plus loin, le dépasser. Il me semble qu’aucun écrivain ne soutiendrait plus cette thèse aujourd’hui. On pourrait dire la même chose des arts plastiques. La semaine dernière, j’ai invité Christian Boltanski au Collège de France pour une conversation ; il refuse de juger quiconque. Chaque artiste suit son chemin, chacun fait sa recherche, et c’est très bien comme ça. Il ne veut dire du mal de personne. Il considère que tout est possible et au fond que tout est valable, Jeff Koons comme Anselm Kiefer. Et beaucoup d’artistes partagent ce point de vue, qui est en somme celui du marché. Même dans les arts plastiques la résistance à la notion historique du progrès est manifeste.
Risques : Houellebecq vous semble-t-il symptomatique d’un rapport au risque et au danger, à l’apocalypse en général ? Son énorme succès vient-il de cette sensibilité ?
Antoine Compagnon : Dans chacun de ses livres, il examine un symptôme de l’inquiétude actuelle face au monde moderne. Mais Houellebecq est à mes yeux un écrivain de la tradition naturaliste, notre Zola. Celui-ci observait déjà, avec anxiété, les méfaits de la société contemporaine ; il dénonçait les dangers de l’industrialisation, de l’urbanisation, du matérialisme, de la pauvreté, de l’alcoolisme… Houellebecq appartient à cette lignée et il peut ignorer les développements de la littérature lorsqu’elle croyait au progrès. Oui, je le vois comme un écrivain naturaliste. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est autant lu, en français comme en traduction. Parce que, livre après livre, il nous met face aux risques que nous fait courir le monde dans lequel nous vivons, le monde vers lequel nous allons.
Risques : Et la littérature de l’avenir, comment la voyez-vous ?
Antoine Compagnon : Le propre de la littérature, c’est justement que l’on ne sait pas ce qui peut advenir. Il surgit de temps en temps de grandes œuvres, toujours de façon imprévisible ; c’est au moment où on les attend le moins qu’elles adviennent et qu’elles bouleversent soudain le paysage. Je ne suis pas du tout pessimiste en la matière. Les déclinologues sont nombreux dans la société française contemporaine, sur tous les plans, y compris littéraire et artistique. Il suffit de leur rappeler que de grandes œuvres ne naissent pas tous les ans. D’ailleurs l’édition est un métier à haut risque : on ne sait jamais ce qui va marcher. Et la postérité retient finalement peu de livres ; si l’on a un grand écrivain par génération, c’est déjà très bien. Je n’ai de ce point de vue aucun pessimisme ; je ne partage pas du tout le tempérament décliniste de beaucoup de mes contemporains.
Risques : Pour vous, à la lumière du passé, quel grand écrivain la postérité va-t-elle retenir ? Est-ce dû à un environnement particulier ?
Antoine Compagnon : Un grand écrivain est celui qui a su percevoir la mentalité d’une génération et la teneur du contexte historique, mais qui a aussi conscience de l’état de la littérature, de ce qui est possible à un moment donné. Il était plus facile de le prévoir quand la création se fondait sur un modèle linéaire, qui supposait un certain progrès, qui imposait d’aller plus loin et de faire autre chose que le prédécesseur. Aujourd’hui, ce modèle n’a plus du tout de prise sur la création – ni dans les arts plastiques ni dans la littérature ; aucun artiste ne défend l’idée qu’il faudrait toujours aller plus loin. Cela donne un paysage qui, d’une certaine manière, est beaucoup plus ouvert, plus éclectique. Dans l’art contemporain et la littérature, tout est possible, ce qui réduit les risques.
Risques : En analysant ces périodes, avez-vous eu conscience de cette notion de progrès ? Proust, Céline se voyaient-ils comme des écrivains qui étaient allés plus loin ? Pourquoi à partir des années 1980 les choses changent-elles ?
Antoine Compagnon : Proust, Céline, comme tant d’autres depuis le milieu du XIXe siècle, s’inscrivent dans ce mouvement moderniste qui conçoit la littérature sur le modèle du progrès industriel, tout en résistant aussi au mouvement, bien entendu. C’est pourquoi j’ai soutenu naguère que les vrais modernes sont aussi antimodernes, parce qu’ils savent que tout progrès implique un regret. L’idée que l’art doit être à l’avant-garde apparaît avant 1848. C’est une idée saint-simonienne qui veut que l’ingénieur et l’artiste soient à l’avant-garde de la société et la guident. Ils voient plus loin et le gros des troupes les rattrapera un peu plus tard. En somme, on a vécu sur cette idée jusqu’aux années 1980. Le changement de modèle résulte d’éléments très divers, mais en France, il me semble qu’il a en effet coïncidé avec la fin des Trente Glorieuses, les chocs pétroliers du milieu des années 1970, la montée inexorable du chômage structurel. Quand j’avais vingt ans, ce mot, nous ne le connaissions pas. En 1970, nous pensions en termes de plein emploi. On ne saurait minimiser les effets de ce retournement des mentalités sur les arts et la littérature, moins disposés à prendre des risques.
Risques : Les assureurs travaillent sur le risque, sur la longévité – ce qui est contradictoire dans une société censée être plus risquée. Il y a quatre âges de la vie, contre trois dans les années 1970. Que représente l’assurance pour vous ?
Antoine Compagnon : L’un des points de réflexion majeurs posés par l’assurance dans les prochaines années porte à mes yeux sur la gestion des données médicales. Quand les assurances médicales prendront-elles en compte la multitude des données qui sont enregistrées par tous les appareils connectés qui nous entourent ? Quand tiendront-elles compte des risques individuels ? Sans doute bientôt, et c’est une préoccupation légitime.
Risques : Le fait que la mutualisation des risques suppose une certaine ignorance du détail des risques ?
Antoine Compagnon : La mutualisation ne fait pas acception des individus. Or nous sommes entrés dans un âge où les risques pris par chacun sont de mieux en mieux connus et quantifiés. Voyez la panique créée par le compteur intelligent Linky s’introduisant comme un mouchard dans tous les foyers. Ma montre connectée enregistre mes données de santé. Nous en sommes presque tous là, et nous entrerons fatalement dans un système d’assurances médicales où les risques individuels seront pris en compte dans le calcul des primes. Sans doute un peu plus tard en France qu’aux États-Unis, mais là-bas, c’est demain, ou même aujourd’hui. On pourrait imaginer bien d’autres domaines où les assurances seraient moins mutualisées.
Risques : Deux théories prévalent dans le monde de l’assurance : certains pensent que le système va devenir moins mutualisé, d’autres qu’il y aura toujours une mutualisation car les fréquences sont tellement faibles que même en réduisant la mutualisation à des fréquences prévisibles, il y aura toujours des éléments imprévisibles.
Antoine Compagnon : Regardez les assurances médicales américaines, après les atteintes de l’administration actuelle contre ce qu’on appelle l’Obamacare, petit pas fait par l’administration précédente vers la couverture de tous. Le système permet désormais les assurances bon marché : les jeunes en bonne santé se contenteront de l’assurance minimale, et le coût des assurances pour les personnes âgées et malades deviendra inaccessible. Le problème de la mutualisation par classe d’âge se pose déjà.
Risques : Nous assistons à une explosion du cybermonde, via Internet et les réseaux sociaux. Comment la globalisation affecte-t-elle la littérature ? Pensez-vous que demain l’un des best-sellers de l’année puisse paraître sur Internet sans être passé par la filière naturelle des maisons d’édition ?
Antoine Compagnon : Le terrain n’est plus du tout celui que je décrivais au XIXe siècle, où l’on se battait en duel, mais parmi un tout petit nombre d’acteurs, qui se connaissaient, qui se retrouvaient dans les cafés. L’arène n’est plus la même. La concurrence ou la compétitivité est d’un autre ordre. L’activité est tout aussi concurrentielle, mais le terrain a changé de nature. En ce sens, tous les artistes sont présents sur une scène qui est globale. Mais, pour le moment, le monde numérique n’a pas produit de littérature vraiment nouvelle. On a eu des curiosités : un roman fait de tweets ou de SMS… Le patron de Hachette disait récemment qu’il se mettait en retrait ; beaucoup de grands éditeurs ont investi beaucoup d’argent dans la recherche et le développement de nouveaux produits, mais, pour le moment en tout cas, les résultats ne sont pas à la hauteur. Le livre, comme objet, reste assez idéal en termes d’informations contenues, en termes d’aisance d’accès. Un volume de la « Pléiade » n’est pas cher pour le nombre de signes qu’il renferme et la durabilité de l’objet, et le livre numérique a atteint un plateau.
Mais, là aussi, soyons prudents. Nous n’avons pas encore vu grand-chose. Ça ne veut pas dire que nous n’aurons pas un jour ou l’autre une littérature totalement nouvelle et originale produite par le monde numérique, l’intelligence artificielle. De profondes transformations de l’édition sont concevables, sur la base de logiciels permettant à tous, de l’auteur au lecteur en passant par l’éditeur, de travailler en même temps. Aujourd’hui, nous transitons de logiciel à logiciel depuis le manuscrit de l’auteur jusqu’au livre que le lecteur a sur sa tablette.
En matière d’enseignement, nous n’avons pas non plus encore assisté à de profondes transformations. Littérature et enseignement sont des activités qui restent peu affectées par le monde numérique, parce qu’elles se situent en marge du progrès technique. Les gains de productivité sont minimes en littérature comme dans l’enseignement. Leur diffusion est modifiée, mais pas le cœur du métier. Il faut toujours autant de temps pour écrire un roman qu’à l’époque de Balzac. Il faut toujours autant de temps pour apprendre à un enfant à lire et à compter. De ce point de vue, le progrès du numérique par rapport à la craie et au tableau noir reste dérisoire. On a affaire à des activités sans gains notables de productivité, lesquels touchent seulement des aspects accessoires. En musique, si l’on prend moins de temps pour répéter une symphonie de Beethoven, c’est la qualité qui en pâtit. L’éducation et la culture coûtent donc de plus en plus cher, ce qui est un drame, parce que cela les rend moins démocratiques.
Risques : La littérature est de plus en plus mondiale. Pouvez-vous nous parler plus spécifiquement de la place de la littérature francophone ?
Antoine Compagnon : Elle est importante et très vivante. Au Collège de France, nous aurons pour quelques années une chaire intitulée « Mondes francophones », en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). La première personne invitée l’an prochain sera une écrivaine d’Haïti, Yanick Lahens. Nous avons reçu récemment Alain Mabanckou pour un an. Il y a clairement un avenir pour la littérature française dans la francophonie. Et aussi parce que la littérature, c’est d’abord la langue. Il faut toujours le rappeler. Un écrivain qui compte, ou une écrivaine, c’est quelqu’un qui a touché à la langue, qui a fait quelque chose d’autre avec la langue. C’est aujourd’hui grâce à un certain nombre d’écrivains francophones que cette dynamique s’impose à la littérature française.
Risques : Vous avez enseigné aux États-Unis ; vos œuvres sont traduites. Que pensez-vous de l’étude des œuvres dans une langue autre que leur langue originale ?
Antoine Compagnon : Ici, le risque est celui de la perte de toutes les langues et de la domination de cet anglais global qui n’est même plus de l’anglais, qui est aussi éloigné de la langue littéraire anglaise que du français. Oui, il y a bien un risque, et la littérature en langue française a tendance à devenir une littérature mineure, comme toutes les autres. Cette réduction de statut a été mal ressentie en France, où nous continuions d’entretenir l’utopie de l’universalité de la langue française, de la littérature française, des idéaux français. Oui, parmi les ingrédients de ce déclinisme ambiant qui affecte bien des intellectuels, beaucoup se montrent inconsolables que la France soit devenue une « grande puissance moyenne », comme disait Valéry Giscard d’Estaing.
Il m’est arrivé d’enseigner Montaigne ou Proust en anglais. C’est évidemment une perte. Mais quand je lis ou relis Guerre et paix, je me trouve dans une situation où je sais bien que la perte est considérable par rapport à la lecture dans la langue originale. Et pourtant je suis heureux. Certaines conséquences sont toutefois troublantes : par exemple, il est plus facile de lire Montaigne en anglais qu’en français, parce que les traductions sont refaites pour chaque génération, alors que le français du XVIe siècle des Essais reste le même et pose de plus en plus de difficultés aux lycéens de France. En anglais, nous disposons de deux excellentes traductions récentes. C’est pourquoi, enseignant Montaigne aux États-Unis, il m’arrive de recommander aux étudiants de lire d’abord la traduction anglaise, puis de découvrir le texte en français. La traduction leur aura donné accès à l’argumentation. Ils prendront alors plus de plaisir à suivre les méandres de la pensée de Montaigne.
Oui, il y a un risque pour la langue française. Quand on se rend dans certains pays d’Afrique, où les investissements sont massivement chinois, les instituts Confucius sont beaucoup plus présents dans les universités que les instituts français.
Au Collège, nous devons donner nos cours en français, mais dans les séminaires, l’anglais est couramment utilisé, et certains collègues scientifiques, qui publient tous leurs travaux en anglais, ressentent comme une contrainte l’obligation de se traduire en français pour enseigner.
Il y a quelques années, a eu lieu un vif débat sur l’enseignement en anglais dans les universités françaises. Ma position était qu’il fallait donner des cours en anglais, mais qu’un étudiant qui venait faire ses études en France devait en fin de cycle être capable de défendre sa thèse en français. Certains de mes collègues n’étaient pas d’accord. Il y a deux jours, nous avons eu ici une superbe master class de Philippe Jordan, le directeur musical de l’Opéra de Paris, avec de jeunes chanteurs (polonais, ukrainiens, français et italiens), résidents à l’Académie de l’Opéra de Paris. Ils chantaient des airs de Don Giovanni, et Philippe Jordan, très attentif à la diction, corrigeait leur italien. J’ai été sensible au fait que la master class s’est tenue en français, alors que tous parlaient probablement mieux l’anglais. Mais ils se débrouillaient très bien en français. C’était beau et encourageant.
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