Patrick Artus, Quelles perspectives pour les taux d’intérêt ?
La question de la perspective pour les taux d’intérêt dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est centrale. Depuis plus de vingt ans les comportements des ménages, des entreprises, des Etats, des fonds d’investissement, la valorisation des actifs se sont adaptés à la situation de taux d’intérêt très bas. Une remontée importante des taux d’intérêt imposerait le désendettement, donc générerait une contraction de la demande et une récession, ferait chuter les prix des actifs financiers et immobiliers, donc conduirait à une perte généralisée de solvabilité. Faut-il, en conséquence, craindre une remontée des taux d’intérêt ?
Laure Delahousse et Thomas Valli, Epargne et investissement : aller de l’avant
La crise de la Covid-19 a provoqué à la fois un choc violent d’offre et de demande. Il s’agit maintenant de répondre aux enjeux de demain, qu’ils soient environnementaux, sociaux, technologiques, stratégiques, par des offres compétitives via une reprise des investissements productifs et donc un renforcement des fonds propres des entreprises. En Europe, comme en France, les mesures engagées pour le développement de marchés de capitaux profonds et diversifiés et la mobilisation de l’épargne privée, des ménages et des institutionnels, vers les besoins de financement de la relance économique doivent se poursuivre et être amplifiées. Dans ce but, la protection des épargnants devra s’appuyer sur une nouvelle vision se concentrant sur leurs besoins réels et leur éducation financière. Les sociétés de gestion de portefeuille ont l’expertise pour diffuser ces capitaux à l’ensemble de l’économie en offrant aux épargnants des solutions d’épargne, mieux rémunérées, à orientation longue, diversifiée et durable.
Sylvie de Laguiche, Recapitaliser les entreprises avec l’épargne des Français, utopie ou réalité ?
En France, la crise de la Covid-19 a fortement accru l’épargne des particuliers, tandis qu’un manque de fonds propres équivalent est apparu chez les entreprises. Des personnalités citent un montant de 100 milliards d’euros. Peut-on faire se rencontrer ces deux besoins ? La principale difficulté provient des contraintes liées à une épargne de précaution qui doit pouvoir être mobilisée en cas de coup dur. Ceci suppose une sécurité et une liquidité a priori difficilement compatible avec la notion de fonds propres qui répondent, pour les entreprises, à un besoin de partage du risque et de stabilité dans le temps. L’Etat peut-il, au moyen de garanties, rendre compatibles ces besoins ? Que penser dans ce contexte, des prêts participatifs de relance (PPR) mis en place par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance en avril 2021 ?
Mathilde Viennot, Epargne Covid, rebond et fiscalité du patrimoine
Depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, plus de 200 milliards d’euros d’épargne ont été accumulés par les Français. Or ils seraient bien utiles pour la relance s’ils étaient injectés dans l’économie. Les économistes de gauche comme Thomas Piketty proposent un impôt exceptionnel sur le patrimoine pour ponctionner cette épargne de façon juste et équitable. Pour Bruno Le Maire, il vaut mieux favoriser la transmission de cette épargne par héritage et ainsi favoriser les investissements directs dans l’économie. Pas très juste. Et même pas sûr que cela soutienne la relance.
Olivier Mareuse, Livret A, LDDS : une épargne liquide engagée à long terme
L’épargne financière des ménages a connu une croissance exceptionnelle avec la crise sanitaire de 2020-2021. Du fait de la préférence des Français pour la liquidité et dans un contexte particulier d’incertitude, ce surcroît d’épargne s’est porté majoritairement sur les supports les plus sûrs et les plus liquides, notamment le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). La théorie voudrait que cette allocation soit peu efficace sur un plan macroéconomique. Pourtant, le modèle de transformation du fonds d’épargne de la CDC, qui centralise 59,5 % des dépôts des Livrets A et LDDS, permet d’assurer à partir de cette épargne entièrement liquide des emplois de long et très long terme, et ainsi de mobiliser l’épargne populaire au service de la relance.
Michel Didier, Des fonds à capital garanti pour faire face à la montée des besoins d’investissement
Après les effets stimulants de la distribution massive d’« argent magique », les prochaines années risquent d’être des années difficiles. La récession a amputé le revenu national. La résorption des déficits, qui est incontournable, fera peser une contrainte durable sur la dépense publique. Enfin, la montée des incertitudes – sanitaires, climatiques, internationales – incitera plutôt à des comportements prudents, peu favorables à la prise de risque. Or une vague d’investissement paraît nécessaire pour adapter l’économie au défi climatique, et de façon plus générale pour que dans le processus économique de destruction créatrice, les forces de création l’emportent sur les forces de destruction.
Marc-Philippe Juilliard, L’assurance vie-épargne en France : enfin l’âge de raison ?
Estimée à plus de 1 840 milliards d’euros, l’assurance vie représente un volume considérable d’épargne en France. Toutefois, celle-ci est largement investie en actifs liquides et non risqués alors même que l’horizon d’investissement des épargnants est lointain et que la rémunération servie connaît une baisse structurelle. Depuis 2020, une tendance se dessine en faveur de la prise de risque grâce à une plus grande maturité dans le comportement des épargnants et au lancement réussi du nouveau contrat Plan d’épargne retraite (PER). Ces développements laissent augurer d’une utilisation plus efficiente de cette épargne au plus grand bénéfice des parties prenantes et de l’économie de notre pays.
Nicolas Dubourg, Patricia Salomon et Nicolas Georghiou, Financement de l’économie, les assureurs au cœur des enjeux avec le FSP
Le Fonds stratégique de participations (FSP) est aujourd’hui un acteur reconnu pour sa contribution au dynamisme de la place. Il déploie, au bénéfice de sept sociétés d’assurance actionnaires, une stratégie d’investissement de long terme dans le capital d’entreprises françaises leaders dans leur domaine et indispensables pour notre économie. Investisseur engagé, le FSP entend contribuer aux transitions vers une croissance responsable et une création de valeur résolument durable.