Le réchauffement climatique semble une évidence, les experts le mesurent, les citoyens le ressentent au quotidien : canicule, dérèglement des saisons, survenance de catastrophes naturelles.
La rubrique « Risques et solutions » a choisi d’étudier la question centrale de l’existence ou non d’une corrélation entre le changement climatique et la survenance de catastrophes naturelles causant toujours plus de victimes et de dommages. Assistons-nous à une croissance des conséquences dommageables des événements naturels du fait du réchauffement climatique ? ou bien la croissance économique et la concentration des populations dans certaines zones géographiques sont-elles l’explication principale de ce phénomène ?
Répondre à cette question suppose une approche pluridisciplinaire ; il faut convoquer le temps long de l’historien, les modèles des climatologues, les approches actuarielles des réassureurs. Le marché de l’assurance (et de la réassurance) et la puissance publique gardent un rôle central dans le suivi des catastrophes, l’organisation des secours et l’indemnisation des victimes. Les deux acteurs majeurs doivent joindre leurs efforts pour organiser la mutualisation des risques et l’organisation de la solidarité en s’appuyant sur les derniers développements scientifiques.
Emmanuel Garnier ouvre la rubrique avec un article qui procède à une analyse historique de la corrélation entre changement climatique et survenance de catastrophes naturelles.
Puis Alexis Valleron décrit les progrès de la science de l’imputabilité qui cherche à trancher la question précédente. Il insiste également sur le rôle de l’assurance et de la réassurance pour relever le défi de la forte croissance des dommages assurés.
L’article de Daniel Zajdenweber étudie les débats violents entre les défenseurs extrémistes des thèses du Giec, pour qui les catastrophes sont une preuve irréfutable du réchauffement climatique, et ceux qui considèrent que si le réchauffement climatique ne fait aucun doute, la principale cause de la croissance des dommages réside dans le développement économique et l’augmentation de la population. Abondant dans le même sens, Philippe Trainar analyse cette question en s’appuyant sur les données statistiques des catastrophes naturelles que suivent très précisément les assureurs pour montrer, qu’à l’heure actuelle, les modèles ne permettent pas de conclure à une corrélation entre réchauffement climatique et montée des dommages causés par les catastrophes.
L’article de François-Xavier Albouy insiste sur l’importance du volet humain des catastrophes naturelles et sur les nécessaires évolutions des systèmes d’indemnisation et de secours des victimes.
Les deux derniers articles de cette rubrique traitent du cas de la France. Stéphane Pénet analyse l’état du changement climatique pour souligner les défis que devront relever l’ensemble des acteurs. De leur côté, Laurent Montador et David Moncoulon montrent comment le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles en place depuis 1982 va être impacté par le changement climatique et soulignent à la fois la nécessaire adaptation du système et l’importance des efforts de prévention.
Bonne lecture !