En ce milieu d’année 2013, l’inquiétude gagne les uns et les autres. L’économie mondiale ralentit, personne ne pensait avec certitude ce que pourrait être une vraie solution au désendettement public et privé des grands pays. Même la séparation souhaitée par tous entre le risque bancaire et le risque souverain pourrait perdurer car les projets d’union bancaire en Europe ne permettent pas à l’heure actuelle d’envisager avec certitude une solution satisfaisante. Les rumeurs les plus folles courent sur la possibilité d’une nouvelle crise financière dont l’épicentre serait, cette fois-ci, non pas les États-Unis, mais l’Europe. Dans cet environnement si nouveau, et qui va continuer sa mue au fur et à mesure que la transition démographique – c’est-à-dire le vieillissement de tous les pays du monde – s’imposera à travers le monde, le secteur de l’assurance représente un môle de solidité avec sa capacité à intégrer le long terme qu’aucun autre acteur n’a aujourd’hui. Au moment où le monde semble vivre au rythme de marchés quotidiens, où chaque nouvelle impose une vision court-termiste de l’économie mondiale, les seuls à être considérés, par nature, comme des investisseurs de long terme s’appuyant sur l’épargne de long terme, sont les assureurs. Ce rôle spécifique ne pourra que se renforcer dans les années à venir, et lorsque l’on aura besoin à l’échelle mondiale d’une capacité à gérer les besoins de développement de nouveaux secteurs industriels et technologiques, d’infrastructures mais évidemment et également de protection sociale, on s’apercevra que les assureurs se sont assez largement substitués à des financements plus traditionnels. C’est dire si aujourd’hui, plus que jamais, la connaissance du risque est une nécessité absolue pour ces acteurs si déterminants dans le développement harmonieux de l’économie mondiale.
C’est exactement ce que nous avons voulu faire transparaître dans ce numéro, de l’interview d’Erik Orsenna à l’analyse du risque immobilier, puis en appréhendant le risque de pandémie. Car le logement et la santé se trouvent au cœur de nos développements, et s’il y a un domaine où l’assurance autorise la croissance et la capacité des acteurs à investir, ce sont bien ceux-là. Nous avons souhaité traiter ces deux thèmes de manière plus originale, en rassemblant des contributions qui se veulent descriptives de cas exceptionnels et emblématiques, voire extrêmes. C’est le cas de tous les articles sur le risque et l’immobilier où chaque auteur montre à quel point les problèmes sont spécifiques et supposent de conjuguer rentabilité, équilibres macroéconomiques et sociaux. Et c’est encore plus vrai pour les pandémies, dont toutes nos réflexions consistent à s’interroger sur le fait de savoir s’il s’agit réellement d’un risque et, si tel est le cas, sur son actualité. Reprenons donc Erik Orsenna lorsqu’il nous dit « Encore une fois, la noblesse de l’homme, c’est le risque. » De manière plus générale, le développement de l’économie mondiale reposera sur notre capacité à gérer les risques. Et là, l’assureur jouera tout son rôle.